« Créer du lien, de la confiance… en restant coach »
Mise à jour le

La génération Z, c’est qui ?
Ce sont les jeunes nés entre 1996 et 2010. Aujourd’hui, ils ont entre 15 et 30 ans. Ils ont eu une éducation différente des générations précédentes, vu leurs parents bosser, connu le Covid et vivent pour les plus "âgés" leurs premiers ou deuxièmes emplois.
Quel est le rapport de ces jeunes au travail ?
Il est important de préciser qu’il y a une multitude de profils de jeunes et qu’on tire, bien sûr, de gros traits. Finalement, le rapport des jeunes au travail est le même qu’au niveau global. C’est juste le degré de radicalité qui change. On peut noter un désengagement vis à vis du travail, une mise à distance du travail qui abîme physiquement et mentalement, un questionnement sur leur utilité dans l’entreprise… Et en même temps, ils voient le travail comme un lieu de socialisation et d’apprentissage.
Le CDI n’est plus le graal ?
Si, ils veulent toujours un CDI, mais pas pour les mêmes raisons. Ils voient le CDI comme un « moyen de... » et pas comme un but ultime. Pour louer un appartement, obtenir un prêt…, le CDI est toujours nécessaire.
Le niveau du salaire est-il le critère principal des jeunes pour accepter un poste ?
Oui, mais le degré d’exigence varie en fonction du moment où l’on pose la question dans le vie du jeune. La rémunération reste très importante ainsi que les conditions de travail (horaires, avantages, localisation…) et son utilité.
Comment les employeurs peuvent-ils capter ce public ?
Le premier enjeu pour un employeur est de se faire connaître, d’être visible, de s’imbriquer dans la vie quotidienne des jeunes. Je pense à Hénaff qui est visible sur le territoire breton.
Le deuxième enjeu est de penser en écosystème. Les entreprises qui ont des problématiques de recrutement devraient se regrouper soit par filière, soit par secteur géographique…
Enfin, il faut peut-être envisager de s’ouvrir à des candidats qui ne correspondent pas forcément à la fiche de poste et investir dans la formation.
Avez-vous des conseils pour "manager" cette génération ?
Il est important de créer du lien, de la confiance, de s’intéresser à son équipe, de dialoguer en restant coach et pas parent ou copain. Les jeunes ont besoin d’une figure d’autorité qu’ils doivent juger légitime en termes de compétences. Je pense qu’il est important, dès le début de la relation professionnelle, de poser un pacte de confiance avec des règles claires. Enfin, le manager doit profiter des problématiques rencontrées avec la génération Z pour repenser son management en général et ne pas créer de différences entre les générations.
Quels sont les atouts des ces jeunes ?
Ce sont des personnes d’une grande sensibilité, très agiles, notamment dans la façon de se former, curieux… En revanche, ils ont du mal à prendre des responsabilités. Les jeunes ne veulent plus être managers.
Est-ce que ce nouveau rapport au travail n’est pas propre aux jeunes diplômés ?
Non, vraiment pas. On sent un changement quel que soit le niveau de formation, le milieu social, le lieu de vie.
“Comment mieux comprendre le rapport des jeunes au travail et réussir leur intégration dans l’emploi ?” Le mercredi 8 octobre, de 14h à 17h, au Totem Baie de Saint-Brieuc. 14h30, conférence de Jasmine Manet.
15h30, table ronde "S’intégrer, contribuer et trouver du sens au travail : parole aux jeunes et à leurs employeurs".
16h30, la Mission locale : une porte d’entrée dans le monde professionnel pour les jeunes.
Entrée libre.
S’inscrire