Les plantes invasives

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Le service bassins-versants de l'Agglomération travaille au repérage et l'éradication des espèces végétales invasives qui nuisent notamment à la biodiversité.

Renouer avec le monde du travail

Des opérations d’arrachage de renouée du Japon, plante très invasive, permettent à des personnes en grande exclusion de s’insérer professionnellement.

La renouée du Japon
La renouée du Japon est une plante herbacée vivace qui a de grandes feuilles ovales-triangulaires et qui donne une multitude de petites fleurs blanches à partir de septembre-octobre. C’est une plante invasive qui se répand via ses rhizomes, mais aussi par une simple feuille ou un fragment de tige. Elle pousse très vite, jusqu’ à 1 à 8 cm par jour, et peut atteindre 4 m. Son expansion étouffe les autres espèces végétales, ses rhizomes fragilisent les sous-sols jusqu’à menacer des infrastructures… Dès son apparition, il convient d’éradiquer la renouée en prenant des précautions.

L’Agglo lance son éradication
Dès 2017, l’Agglo encadre un chantier d’éradication dans le Bois Boissel (Saint-Brieuc) avec des personnes sans abris suivies par Adaléa. « Le service insertion de l’association nous avait sollicité pour de petits boulots, se souvient David Étienne, technicien rivière. On a alors pensé à l’arrachage de la renouée du Japon... » Cette opération, appelée "Renouer", fait vite des petits. En 2021, Plérin demande une éradication rue des Pêcheurs. Des essais sont aussi effectués à Yffiniac. Et depuis avril, un chantier a démarré à Trégueux, sur le terrain du centre technique municipal. « C’était important d’intervenir rapidement car des véhicules circulent près des bouées de renouée et sont susceptibles de la répandre ailleurs. »

Une première marche vers le monde du travail
À Trégueux, une dizaine de personnes sans abri ou hébergées par Adaléa interviennent une matinée, tous les mois. Elles sont encadrées par des agents de l’Agglo et des salariés d’Adaléa et sont rémunérées à la fin de leur mission par la commune (via Armor Emploi). « C’est un moment très sympa où on échange beaucoup, raconte David Étienne. Il redonne confiance aux intervenants car le travail réalisé est utile pour la collectivité, pour l’environnement... » « C’est une toute première marche vers le monde du travail, poursuit Laurent Melet, directeur du pôle atelier/chantier d’insertion à Adaléa.

Une deuxième marche…
Les opérations d’arrachage de la renouée ont permis à Adaléa de proposer "Premières heures en chantier". « Il s’agit de permettre aux personnes en grande exclusion de s’engager un peu plus que pour Renouer, explique Marie Salaün, éducatrice socioprofessionnelle en charge du dispositif à Adaléa. Elles signent un contrat de 4 mois (renouvelable jusqu’à un an) d’une demi-journée de travail par semaine. » Une deuxième marche vers le monde du travail qui peut mener au chantier d’insertion. C’est dans le cadre de "Première heures en chantier", par exemple, qu’une éradication de la renouée est réalisée à Plaintel. « Là, je n’interviens plus, sourit David Étienne. En revanche, l’Agglo participe au financement du dispositif comme d’autres partenaires(1). »

(1) Préfecture, État, Département, Convergence France et Fonds social européen.

Comment éradiquer la renouée ?

« Il faut arracher la renouée en essayant de retirer le plus de rhizome possible, tout laisser sur place et recommencer dès qu’elle réapparaît. La quatrième année, il faut bâcher la zone puis planter, dans l’idéal, des noisetiers, saules ou sureaux, explique David Étienne, technicien rivière.
Si la renouée du japon envahie votre terrain, il faut intervenir rapidement. Plus la tâche est arrachée tôt, plus facile est l'éradication. Le pâturage peut aussi être mis en place, mais aucun traitement chimique n'est efficace car les rhizomes sont trop profonds."